Article rédigé en 1981 par Zhang Wei-Yang
« Bagua zhang zou quan - La marche ne cercle du Bagua zhang - paume des huit trigrammes »
Article rédigé en 1981 par Zhang Wei-Yang
Traduction : Raphaël Gallo-Bona, pour l’Institut Feng Zhen
Le Bagua zhang – Paume des huit trigrammes a pour origine le grand maître Dong Hai-Chuan. Il a lui-même développé cet art-martial. Celui-ci a ensuite été transmis de génération en génération, jusqu’à nos jours.
Durant ces cent dernières années, le développement du Bagua zhang a été très important et les pratiquants qui ont su se démarquer sont nombreux. Il ne fait aucun doute que mon professeur Fu Zhen-Song compte parmi eux (maître troisième génération, connu comme l’« un des quatre tigres du nord ») .
La plupart des gens considèrent le Bagua zhang – Paume des huit trigrammes comme un style dit « interne ». Que ce soit un art interne ou non n’est pas important. Du point de vue martial, ce qui importe, c'est le concept : « unifier la souplesse et la fermeté ». Les objectifs principaux de tous les pratiquants d’arts martiaux sont de développer l’habileté du jeu de jambe, la rapidité des bras, et l’explosivité. Toutefois, la souplesse du Bagua zhang se distingue de celle du Taiji quan – Boxe yin yang. Par exemple, le Taiji quan est très flottant, comme un saule pleureur, avec des coups interrompus. Le Bagua zhang, quant à lui, est très exigeant sur le développement de la puissance des jambes et de la force multidirectionnelle. Durant sa pratique, il est crucial de développer le « Yi - intention ». Car c’est le « Yi - intention » qui dirige. Il est le chef d’orchestre des mouvements des mains et des pieds. Cela fait toute la différence !
La pratique caractéristique du Bagua zhang – Paume des huit trigrammes est la marche en cercle. On la retrouve dans toutes les lignées. Elle est l’essence du Bagua zhang. La marche en cercle permet de renforcer le corps, de développer la vitalité interne et l’agilité des déplacements, et de maîtriser son centre de gravité. Ainsi, peu importe l’état du sol où l’on se trouve, on développe la capacité à maintenir son centre de gravité stable, de façon à éviter les chutes. La marche en cercle est sans aucun doute la pratique la plus importante du Bagua zhang. Toutefois, elle est de plus en plus négligée. Et même lorsqu’elle est pratiquée, c’est souvent avec beaucoup de négligence. Cela s’appelle « s'épuiser en vain ». Pour éviter cela, il est crucial de porter son attention sur ces points : la tête est naturellement droite, sans sortir le menton, ni pencher la tête. La langue est collée au palais. Les bras sont vrillés vers l’extérieur. Les épaules sont relâchées, arrondies comme un arc. Toutefois, le bras ne doivent pas ressortir vers l’extérieur, cela s’obtient en tournant les coudes vers le bas. Les mains sont ouvertes, dans l’alignement des poignets qui prolongent la vrille. L’index et le pouce pointent vers le haut. Ils sont écartés pour ouvrir « Hu kou – la bouche du tigre » et former une demi-lune. L’annulaire et le petit doigt sont fléchis ensemble exerçant une force commune de crochetage. Les deux mains sont arrondies comme pour saisir une balle. Les deux poignets vrillent le plus fort possible vers le haut. Le regard est orienté sur le sommet de l’index du bras avant. Pour les jambes, une est fléchie, l’autre est tendue. Le pied avant est vide, le pied arrière est plein. Les cinq orteils agrippent le sol et les voûtes plantaires doivent aspirer. La respiration doit être naturelle. Les pas arrondies sont lents. Ne vous restreignez pas à un certain nombre de pas, faîtes selon vos capacités. La respiration doit être naturelle. Durant la pratique, les pas sont arrondis, la poitrine est arrondie, les paumes sont arrondies, la bouche du tigre est arrondie. Marchez comme un dragon, tournez comme un singe, changez de posture comme un aigle. Avec le temps, le haut et le bas sont unifiés, la force peut être émise de partout, tel est l’authentique Bagua zhang.
Les applications du Bagua zhang sont : déplacer, bloquer, intercepter, fermer, pousser, soulever, enrouler, guider, etc. Il est crucial de distinguer les forces verticales et les forces horizontales. Durant la pratique du Bagua zhang, le plus important est de respecter l’idiome « monter, frôler, descendre, toujours changer ». C’est le précepte le plus important. Les frappes aussi doivent le suivre. Le Bagua zhang ne se détache jamais du cercle et de la spirale. Son système déconcerte l’ennemi jusqu’à le mettre sous son contrôle, en l’attaquant de biais. La Bagua zhang ne mise pas sur la puissance des frappes mais sur la stratégie et la surprise. C’est pourquoi il est crucial de réfléchir à ce que l'on fait durant la pratique, pour harmoniser l’intention du cœur avec les méthodes du corps, des bras et des jambes.
Traduit et partagé par l'Institut Feng Zhen