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"Ouvrir les os", pratique caractéristique des arts internes

Posté le 17/02/2019

Nei jia quan - Kai gu

 

 

 

Kai Gu - Ouvrir les os

Méthode des arts internes

 

 

 

 

 

I - Song kai - Ouvrir en relâchant

 

 

            Dans les arts martiaux internes, le premier achèvement du gong fu est d'ouvrir en relâchant - "song kai" - toutes les articulations du corps de haut en bas, une à une. "Song kai" est une méthode spéciale. Il s'agit de délaisser la force des muscles pour révéler celle des os et des tendons.

 

            Les arts martiaux internes ne cherchent pas à développer les muscles, ils se concentrent sur les pratiques qui engagent les os et les tendons. Au fur et à mesure, ces derniers deviennent plus durs et plus denses ; les ligaments se font plus épais, s'allongent, et deviennent plus élastiques. Ce sont les caractéristiques des arts internes, mais aussi sa méthode de combat. Dans ces conditions, bien sûr la force physique est un peu plus faible. Cependant l'élasticité et les variations contrebalancent largement. C'est comme un projectile chargé sur une catapulte. Lorsque vous la chargez, vous ne pouvez certainement pas mettre des choses très lourdes. Mais si vous mettez une roche adéquate, ça devient une arme meurtrière redoutable.

 

            La majorité des gens entraîne la force, mais si vous pratiquez la souplesse, vous en tirerez de nombreux bénéfices. La plus part des gens s'entraîne continuellement à la force musculaire, aussi lorsqu'ils veulent l'utiliser, ils mobilisent uniquement la force dure. En revanche, si vous avez appris à pratiquer la souplesse, vous pouvez mobiliser à la fois la force dure et la force souple, la légèreté et la lourdeur, la vitesse et la lenteur, le vide et le plein. Ses variations entre les forces opposées sont au fondement même des méthodes de combat des arts internes ;  elles sont par ailleurs très déstabilisantes pour l'adversaire. Prenons le xing yi comme exemple. Une fois les ouvertures et l'élasticité obtenues, le corps se contracte et se relâche en un battement de cil, comme le ressort d'une montre. En application, cela donne l'impression de se retrouver comme pris dans un ressort, puis en un battement de cil vous êtes éjectés par la machine. Grâce à la pratique de la souplesse, il est possible de connecter le corps entier. Cette expression de la force du corps entier compense la perte musculaire. Pour ceux qui n'ont jamais fait l'expérience des arts internes du combat, c'est difficile à admettre.

 

            Toutefois, observer les mouvements du chat aide à en prendre conscience. Le mouvement le plus impressionnant du chat est le saut. Avant de sauter, son corps se contracte et se concentre en un point ; tandis que sa colonne vertébrale se compresse au maximum. Ensuite, en un instant tout se relâche, le corps entier s'ouvre, et le chat se propulse très loin. C'est exactement comme relâcher la corde d'un arc. En un instant la main relâche la corde, et le projectile est éjecté.

 

            Aussi les arts internes requièrent une transformation profonde, équivalent à un changement de poids ou de taille. Mais il ne s'agit pas ici d'augmenter la force brute, il s'agit de transformer la qualité et la textures des os et des tendons.

 

            Peu importe si votre poids ou votre taille ne sont pas imposants, les arts-martiaux internes vous transforment, comme si vous étiez une serviette. Lorsqu'elle est imbibée d'eau et qu'on la fait claquer rapidement avec force, elle peut faire d’énormes dégâts.

 

            De plus, une fois le corps ouvert grâce à la méthode "song kai", la respiration se fait plus profonde. Il y a beaucoup de personnes avec de gros bras, mais dont la respiration est superficielle. Ceci peut être très handicapant lors d'une confrontation. Dans ces conditions comment résister à des assauts répétés ? Mais avec un corps ouvert et détendu, la respiration est profonde, ce qui stabilise la taille et les jambes. Ainsi, chaque coups est soutenu par le corps entier. Cette méthode de combat est remarquable ; parce que si vos pieds ne sont pas ancrés correctement, il est impossible d'avoir de la force dans les mains. Quiconque s'est déjà retrouvé dans la boue, sait combien il est inutile d'avoir beaucoup de force si on n'est pas capables de tenir sur ses jambes. Au contraire, cela ne peut que provoquer une chute plus brutale encore.

 

 

 

 

 II - Transformer les habitudes

 

 

 

            Les arts-martiaux internes sont une méthode pour entraîner notre nature profonde. Il est indispensable d'en avoir une parfaite compréhension ; et plus encore d'en pratiquer ardemment le "gong". Ici il ne s'agit pas de fatiguer le corps, ceci est très ordinaire ; ce qui est pratiqué sans relâche, c'est le mental. Sans cela, fatiguer sans arrêt son corps n'est d'aucune utilité. Les boxes internes pratiquent d'abord l'intention, le "yi", avant la force ; et les transformations ne sont pas celles des muscles, mais celles de la nature profonde de l'être. La pratique permet de réguler cette dernière et de l'harmoniser. Ainsi, les couards deviennent courageux, et les impulsifs deviennent raffinés.

 

            Il est courant de dire que les arts-martiaux internes usent de souplesse pour conquérir la fermeté.  Par exemple dans les poussées des mains, il ne faut pas utiliser la force brute mais la force souple. En vérité, ceci est extrêmement difficile à acquérir. La plupart des gens aiment être le meilleur, et la première réaction dans une situation conflictuelle est de se contracter et de rentrer rapidement dans une situation d'opposition. Les poings sont serrés et souvent les insultes fusent. Ce comportement n'a rien à voir avec le nombre de vos diplômes. Avoir des diplômes ne reflète pas le niveau du comportement ou de culture. Les diplômes reflètent un savoir mais aucunement le niveau de culture interne. Après tout, si l'homme réagit de cette manière, c'est que ce modèle perdure depuis des générations.

 

           Les arts-martiaux internes contiennent à la fois la culture et la force et les utilisent pour corriger nos mauvaises habitudes. C'est ce qui laisse le plus perplexe. Parce que le combat des arts internes, c'est d'abord s'affronter soi-même. Dans cette situation, la force brute ou le désir de vaincre sont totalement inutiles. Il faut plutôt faire usage de courtoisie et de souplesse. La pratique longue et assidue de la souplesse et de la courtoisie débouche sur le gong fu ; en revanche la pratique de la force débouche sur rien du tout.

 

            C'est comme un torero face à un taureau excité. Sa technique consiste à balancer le drap rouge pour envoyer le taureau dans une ou l'autre des directions. L'erreur n'est pas permise. Le torero expérimenté sait jouer du taureau, tout en restant confiant et élégant. La synchronisation des mouvements et la maîtrise des distances doivent être parfaites. Cette précision n'est rendue possible que par un esprit calme et limpide. Inutile de dire que pour acquérir de telles compétences, il ne faut pas compter les répétitions des exercices.

 

            Les affaires entre les hommes manquent souvent cruellement de considérations. La paix de l'esprit n'est jamais une priorité. Tout doit aller vite. Ceci est à la base de nos maux. L'intelligence sans transformation de la nature profonde n'est qu'une intelligence superficielle. C'est une barrière au développement. Pour atteindre l'accomplissement, il ne faut pas seulement être intelligent, il faut aussi beaucoup travailler sur soi. C'est cette possibilité qu’offrent les arts-martiaux internes. Pour conquérir le dur par la souplesse, il est nécessaire de d'abord adoucir notre nature. Si l'esprit n'est pas flexible, alors la force du corps ne peut l'être également. La force souple du corps n'est que l'expression de la souplesse de la nature profonde de l'être. C'est ce qui permet de distinguer le vrai du faux. Dans cette pratique, peu importe le nombre de livres que vous avez lu, ou que vous lirez, ce n'est d'aucune utilité. Il devient difficile d'attirer l'attention sur cet aspect.

 

 

 

 

Article publié par la Zhonghua wushu boji lianmeng,

Traduit par Raphaël Gallo-Bona,

Votre praticien à l'Institut Feng Zhen.

 

 

 

 

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