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San jiao - Confluence des trois foyers

Posté le 10/02/2022

Extrait du « Huangdi neijing yuanjie »

 

San jiao - Confluence des trois foyers

 

Extrait du « Huangdi neijing yuanjie », 2019,

de Dr Zhao Guohui, Fa Dao Lin.

Traduction de Gallo-Bona Raphaël, Institut Feng Zhen.

 

 

    San jiao est en charge du métabolisme et de la bonne répartition du qi, du sang, du nutritif, du protecteur, des liquides organiques et des déjections. Il joue un rôle majeur dans le maintient du corps en tant qu’unité fonctionnelle. Il agit tel une « unité centrale ». San jiao regroupe trois parties : une partie supérieure, une partie centrale, et une partie inférieure. Bien que chacune remplisse une fonction distincte, c’est leur interaction qui rend possible l’unité organique du corps humain. Dans le « Ling shu – ying wei sheng hui », il est dit : « Le foyer supérieur est comme une brume, le foyer central est comme une marre écumeuse, le foyer inférieur est comme une rigole ». Cette métaphore illustre les caractéristiques et les fonctions particulières de chacune des partie qui constitue le San jiao. Pour illustrer le processus de transformation du qi, du sang, des liquides organiques et des déjections, merci de vous reporter au schéma ci-dessous :

 

 

 

    Les aliments et les boissons pénètrent d’abord dans le foyer central, lieu de résidence de l’estomac. « Le foyer central est comme une marre écumeuse », renvoie au bol alimentaire qui est prédigéré dans l’estomac. L’estomac est parfois nommé « la mer alimentaire ». Les aliments et les boissons s’y décomposent, le brassage et les contractions de l’estomac amorce le métabolisme de leur transformation en essence subtile, qui sera ensuite répartie dans les canaux pour former le nutritif et le défensif. Le qi nutritif part du foyer central pour être distribué. Il devient d’abord vermillon et se confond avec le sang du cœur. Le foie met en réserve le sang, la rate met en réserve le nutritif ; le foie gouverne la distribution ascendante, la rate gouverne la montée du clair. Aussi, le métabolisme du qi et du sang est assisté par ces voies ascendantes, à gauche.

 

    La fonction d’ascension du clair par le yang de la rate, assiste le transport de l’essence subtile du foyer central vers les poumons, foyer supérieur, afin d’y être mis en réserve dans leurs alvéoles. « Le foyer supérieur est comme une brume ». Il faut entendre par « brume », la dispersion du clair subtil. Le foyer supérieur reçoit l’essence vitale du foyer central. En accord avec la nature, le qi clair se dissémine, emmenant avec lui le qi protecteur. Monter puis redescendre, se disséminer puis se rétracter, est le cycle entretenu entre l’estomac et les poumons, à droite. La descente vers le foyer inférieur se fait de la même que l’eau s’écoule. Le qi de l’eau s’écoule par les canaux à droite pour être collectée.

 

    Le qi de l’eau s’emmagasine au foyer inférieur. « Le foyer inférieur est comme une rigole ». Une rigole est un canal où s’écoule l’eau. Le foyer inférieur est la résidence des reins et de la vessie. Le vessie met en réserve les liquides. Les reins sont l’eau et le feu de la porte de vie. En brûlant, le yang des reins ouvre la voie de l’eau. Les reins sont la source et le lieu où réside le Yuan qi, le qi primordial. San jiao, les trois foyers, s’occupe aussi de la distribution du Yuan qi. Les reins et San jiao disséminent ensemble l’essence vitale. Les reins gouvernent l’eau, le stockage et la mise en réserve ; ils constituent les fondations. San jiao, quant à lui, est le lieu de résidence du feu ministre Shao yang. « Le feu monarque illumine, le feu ministre trône ». Le feu ministre de San jiao est mis en réserve par les reins. C’est ainsi que l’eau du foyer inférieur est réchauffée. Lorsque l’eau et le feu se régulent l’un l’autre, l’eau froide duTai yang s’évapore correctement, alors la voie de l’eau est sans obstacle.

 

    Lorsque les aliments et les boissons atteignent le foyer central et l’estomac, l’essence subtile est séparée du qi turbide. Ce dernier est renvoyé vers le bas, au niveau de l’intestin grêle, où la séparation du clair et du turbide est réitérée. Ce qui n’a pas été retenu est transformé en déchet, et descendu au niveau du gros intestin, pour finir par être évacué par la porte du bas du foyer inférieur. Les reins gouvernent les deux yin, le foie gouverne la libre circulation et l’évacuation. Ils permettent à la fonction de la porte du bas (rectum) de s’ouvrir et de se refermer. Ceci se fait avec le soutien des poumons à travers leur fonction de montée, de descente, et celle de faire communiquer l’externe avec l’interne. Ce processus est également étroitement lié aux reins et à leurs capacités de conservation et d’absorption ; sans oublié le foie qui maintient le passage libre.

 

    On peut dire de San jiao qu’il s’agit d’un trinôme uni, de trois localisations qui, en même temps, ne sont qu’un. De façon inexhaustible, il remplit continuellement sa fonction de transformation. « Comme une brume, comme une marre écumeuse, comme une rigole ». Chaque partie constitue rien de plus qu’un emplacement corporel différent où le qi, le sang, et les liquides organiques prennent des formes, elles aussi, différentes.

 

    San jiao est composé de la partie supérieure qui gouverne le qi, de la partie inférieure qui gouverne l’eau, et d’une partie centrale, qui se trouve entre les deux. « Le foyer central est comme une marré écumeuse ». Dans la partie centrale de San jiao se trouvent la rate et l’estomac. Ils agissent comme un pivot d’où le qi, le sang et les liquides organiques se transforment, ascendent et descendent, vont et viennent. C’est pourquoi, ils sont le noyau central.

 

 

Extrait du « Huangdi neijing yuanjie », 2019,

 de Dr Zhao Guohui, Fa Dao Lin.

 Traduction de Gallo-Bona Raphaël, Institut Feng Zhen.