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Guide compréhensif de prévention des épidémies hivernales et printanières

Posté le 30/03/2020

Traduction de l'article du médecin traditionnel chinois, Zhao Guohui

 

 

Guide compréhensif de prévention

des épidémies hivernales et printanières

par la médecine traditionnelle chinoise

 2ème édition

 

de Zhao Guohui

 

Traduction : Raphaël Gallo-Bona

 

 

" Une pierre provenant d'une autre montagne,

Peut être utilisée pour polir le jade que l'on détient ;

La Chine soutient de tout cœur l'Occident,

Ensemble nous vaincrons l'épidémie. "

  

  

Sommaire :   

 

 

I/ Introduction

 

1/ Particularités climatiques, constitutions physiques, et syndromes fréquents

2/ Pathogenèse des maladies, diagnostique différentiel

3/ Principes et méthodes de prévention et de traitement

 

 

II/ Applications internes 

 

1/ Pharmacopée traditionnelle chinoise 

2/ Infusions de plantes médicinales chinoises 

3/ Infusions de plantes médicinales françaises 

4/ Diététique chinoise

 

 

III/ Applications externes

 

1/ Acupuncture – moxibustion

2/ Huiles essentielles, massage tui na

3/ Bains et ablutions

4/ Diffusion, fumigation et pulvérisation

 

    

IV/ Qi gong

 

1/ Pratique de la posture statique et de concentration

2/ Pratique en mouvement du taiji

 

 

 

 

 

I/ Introduction

 

 

1/ Particularités climatiques, constitutions physiques, et syndromes fréquents

 

Durant l’hiver et le printemps, le climat du sud de la Chine est pluvieux. Cette année, tout spécialement le long du fleuve Changjiang (en Chine), l’hiver a d’abord été doux, puis froid et humide.

 

La consommation régulière de crudités et de boissons fraîches impacte la constitution physique. C’est pourquoi, parmi cette population, nous rencontrons souvent des accumulations du type « humidité froide ».

 

L’hiver et le printemps sont les saisons les plus fréquemment touchées par les épidémies. Si, durant cette période, le climat se fait particulièrement froid ou humide, alors les conditions deviennent très favorables pour le développement des épidémies, telles que les maladies respiratoires infectieuses, etc.

 

 

2/ Pathogenèse des maladies, diagnostique différentiel

 

Le ciel et l’homme sont en correspondance. Ainsi, un climat froid et humide va exciter les mêmes prédispositions corporelles. Alors, les deux déficiences s’associent, et l’externe comme l’interne deviennent des facteurs pathologiques. C’est ainsi que surgissent les maladies.

 

En ce moment, nous avons à faire à une humidité pathogène aussi importante que soudaine. Celle-ci se divise en deux grandes catégories : chaude ou froide. Parmi cette subdivision, le type « froid humide » est le plus important ; tandis que l’« humidité chaude » est relativement secondaire.

 

Selon le diagnostique différentiel par les six canaux du « Shang han lun », les maladies « tai yang » (syndrome « vent froid superficiel »), et « tai yin » (syndrome « froid humide interne ») sont les plus fréquentes.

 

Zhang Zhongjing  (150—219), célebre médecin chinois, auteur du "Shanghan lun"Zhang Zhongjing (150—219), célebre médecin chinois, auteur du "Shanghan lun"

 

Pour les maladies chaudes, on utilise le diagnostique différentiel selon les quatre couches : protectif, qi, nutritif, sang ; ainsi que celui des trois foyers : foyer supérieur, foyer médian, foyer inférieur. Les maladies de type « humidité chaude » affectent le plus souvent les couches du protectif, du qi, et des foyers supérieur et médian.

 

De plus, il faut tenir compte de la constitution, du genre, de l’âge, et des symptômes de chacun ; mais aussi de la saison et de l'environnement géographique. Seulement alors il devient possible de formuler un diagnostique précis, en vue de sélectionner le principe de traitement adéquat.

 

 

3/ Principes et méthodes de prévention et de traitement

 

Les principes de prévention et de traitement sont établis à partir des doctrines du « Huangdi nei jing », du Yuanqi 圆气, du « Shang han lun », des Wenbing, etc. On sélectionne les méthodes de traitement en fonction du syndrome : pour le froid, réchauffer ; pour le chaud, refroidir ; garder le centre pour favoriser la distribution ; équilibrer la monter et la descente du yin yang, etc.

 

Comme nous l’avons vu, les constitutions et les syndromes les plus fréquents sont de type « humidité froide ». Dans ces cas, les principes de traitement seront : disperser le froid et éliminer l’humidité, soutenir le yang pour supporter le centre, promouvoir la dispersion des poumons et transformer les fluides, assécher l’humidité et transformer les mucosités.

 

Dans les cas, moins fréquents, qui répondent au type « chaleur yang », on adoptera des principes de traitement différents ; tels que : clarifier la chaleur et éliminer l’humidité, ou bien clarifier la chaleur et humidifier la sécheresse, nettoyer les poumons et libérer les entrailles, transformer les mucosités et ouvrir les orifices.

 

En accord avec le diagnostique différentiel, vous trouverez dans ce guide une approche compréhensive de la médecine traditionnelle chinoise, regroupant à la fois les méthodes de traitement internes et externes, les méthodes préventives et curatives de la diététique et de la pharmacopée, enfin, les pratiques corporelles et de concentration du qi gong. Tout en respectant les théories de la médecine traditionnelle chinoise, nous avons pris la liberté d’ajouter des remèdes issus de l’aromathérapie et de la phytothérapie européennes. En multipliant les moyens d’actions, nous espérons offrir plus de possibilités pour élaborer des plans de prévention et de traitement adaptés à tous.

  

 

II/ Applications internes

 

 

 1/ Pharmacopée traditionnelle chinoise

  

Les remèdes de plantes chinoises répertoriés ici sont basés sur ceux-là même promus par le ministère chinois de la Santé, actuellement en lutte contre la nouvelle pneumonie Covid-19. Ces formules traditionnelles de pharmacopée chinoise constituent la base des traitements proposés. Toutefois, lors de leur utilisation, il est nécessaire de tenir compte des particularités climatiques, géographiques, et physiologiques. Le diagnostique différentiel reste donc indispensable.

 

"Le véritable savoir provient de l'expérience". "La pratique est l'expérience qui valide le savoir". Ces formules traditionnelles de pharmacopée chinoise sont utilisées actuellement pour traiter le nouveau coronavirus, mais aussi la grippe, et, plus largement, lorsque des épidémies font surface. Leurs applications sont larges et leurs résultats sont fiablesÀ l’heure actuelle, en l’absence de solutions spécifiques apportées par les médicaments de la médecine occidentale, la riche expérience de la médecine traditionnelle chinoise est d’autant plus précieuse. Elle mérite donc toute notre attention. 

 

 

La première étape est de distinguer les maladies « froides » des maladies « chaudes ». Pour les syndromes de type « froid », on utilise le diagnostique différentiel des six canaux issu du « Shang han lun ». Pour les syndromes de type « chaud », on utilise le diagnostique différentiel des quatre couches : protectif, qi, nutritif, sang ; ainsi que celui des trois foyers : foyers supérieur, médian et inférieur. Pour affiner le diagnostique, ces catégories sont, à leur tour, subdivisées. En correspondance à chacune d’entre elles, vous trouverez des prescriptions auxquelles vous référer.

 

(Remarque : Les dosages indiqués ici sont à titre indicatif. Lors de l'utilisation de ces formules, il est nécessaire de tenir compte du climat et du syndrome différentiel. On adapte alors la formule selon les facteurs et conditions de chacun, en augmentant ou diminuant les dosages, ou encore en associant certaines compositions.)

 

 

 

a/ Syndromes froids

  

• Syndrome « vent froid »

  

Jing fang bai du san :

Jing jie (schizonepeta) 10g,

Fang feng (racine de ledebouriella) 10g,

Qiang huo (hizome de notopterygium) 6g,

Du huo (racine d'angélique pubescente) 6g,

Chuan xiong 6g (rhizome de ligusticum) 6g,

Chai hu (racine de buplèvre) 10g,

Qian hu (racine de fenouil) 10g,

Zhi ke (orange amère) 6g,

Jie geng (racine du platycodon à grandes fleurs) 8g,

Fu ling (pachyme) 20g,

Zhi gan cao (racine de réglisse sautée au miel) 8g.

 

Ma huang tang :

Sheng ma huang (éphédra chinois frais) 6g,

Gui zhi (tige de cannelle) 10g,

Ku xing ren (amande amère d'abricot) 10g,

Zhi gan cao (racine de réglisse sautée au miel) 6g.

 

Xiao qing long tang :

Zhi ma huang (éphédra chinois préparé) 6g,

Gui zhi (tige de cannelle) 10g,

Bai shao (racine de pivoine blanche) 10g,

Wu wei zi (fruit du schizandre chinois) 8g,

Fa xia (Ban xia rhizome du pinellia tarnata préparé) 8g,

Xi xin (gingembre sauvage) 6g,

Gan jiang (gingembre séché) 8g,

Zhi gan cao (racine de réglisse sautée au miel) 6g.

 

 

• Syndrome « froid humide »

 

Huo xiang zheng qi san :

Guang huo xiang (patchouli) 10g,

Su ye (feuille du pérille) 10g,

Bai zhi (racine d'angélique dahurica) 6g,

Jie geng (racine du platycodon à grandes fleurs) 6g, 

Jiang xia (rhizome du pinellia tarnata préparé avec du gingembre) 8g,

Chen pi (péricarde de mandarine) 10g,

Fu ling (pachyme) 15g,

Bai zhu (rhizome d'atractylodes à grosse tête) 10g,

Da fu pi (coquille de noix de bétel) 10g,

Hou po (écorce de magnolia),

Zhi gan cao (racine de réglisse sautée au miel) 6g.

 

Xing su san :

Su ye (feuille du pérille) 10g, 

Jing jie (schizonepeta) 10g,

Ku xing ren (amande amère d'abricot) 10g,

Qian hu (racine de fenouil) 10g,

Zhi ke (orange amère) 6g,

Fa xia (Ban xia rhizome de pinellia tarnata préparé) 8g,

Chen pi (péricarde de mandarine) 10g,

Fu ling (pachyme) 15g,

Zhi gan cao (racine de réglisse sautée au miel) 6g,

Da zao (jujube rouge) 10g.

 

Ma xing yi gan tang :

Sheng ma huang (éphédra chinois frais) 6g,

Ku xing ren (amande amère d'abricot) 10g,

Yi yi ren (larme de Job) 30g,

Zhi gan cao (racine de réglisse sautée au miel) 6g.

  

 

• Syndrome « mucosités liquides »

 

Ling gui zhu gan tang :

Fu ling (pachyme) 30g,

Gui zhi (tige de cannelle) 8g,

Bai zhu (rhizome d'atractylodes à grosse tête) 15g,

Zhi gan cao (racine de réglisse sautée au miel) 8g.

 

Er chen tang :

Fa xia (Ban xia rhizome du pinellia tarnata préparé) 10g,

Chen pi (péricarde de mandarine) 10g,

Fu ling (pachyme) 20g,

Zhi gan cao (racine de réglisse sautée au miel) 8g.

 

San zi yang qin tang :

Zi su zi (fruit du perille) 10g,

Bai jie zi (graine de moutarde) 10g,

Lai fu zi (graine de radis sautée) 10g.

 

 

• Syndrome « collapsus froid »

 

Si ni tang : 

Zhi fu pian (racine d'aconit napel préparée) 15g,

Gan jiang (gingembre séché) 10g,

Zhi gan cao (racine de réglisse sautée au miel) 8g.

 

Si wei hui yang yin :

Zhi fu pian (racine d'aconit napel préparée) 15g,

Gan jiang (gingembre séché) 10,

Zhi gan cao (racine de réglisse préparée) 8g,

Ren shen (ginseng) 10g.

 

Shen fu tang :

Ren shen (ginseng) 10g,

Zhi fu pian (racine d'aconit napel préparée) 10g.

 

   

 

b/ Syndromes chauds

 

• Syndrome « vent chaud »

 

Yin qiao san :

Jin yin hua (fleur de chèvrefeuille du Japon) 15g,

Lian qiao (graine du fruit de la forsythie) 15g,

Bo he (menthe poivrée) 10g,

Niu bang zi (fruit de la grande bardane) 10g,

Jie geng (racine du platycodon à grandes fleurs) 10g,

Lu gen (rhizome du roseau commun) 15g,

Dan dou chi (graine mûre du soja préparée) 10g,

Zhu ye (feuille de bambou) 10g,

Sheng gan cao (racine de réglisse fraîche) 10g,

Jing jie (schizonepeta) 3g.

 

Sang ju yin :

Sang ye (feuille de mûrier blanc) 15g,

Ju hua (fleur de crysanthème) 15g,

Lian qiao (graine du fruit de la forsythie) 15g,

Bo he (menthe poivrée) 8g,

Lu gen (rhizome du roseau commun) 15g,

Ku xing ren (amande amère d'abricot) 10g,

Jie geng (racine du platycodon à grandes fleurs) 10g,

Gan cao (racine de réglisse) 8g.

 

Ma xing shi gan tang :

Sheng ma huang (éphédra chinois frais) 6g,

Ku xing ren  (amande amère d'abricot) 15g,

Shi gao (gypse) 30g,

Gan cao (racine de réglisse) 6g.

 

 

• Syndrome « humidité chaude »

 

San ren tang :

Ku xing ren (amande amère d'abricot) 10g,

Bai kou ren (cardamome blanche entière) 8g,

Yi yi ren (larme de Job) 30g,

Hou po (écorce de magnolia) 10g,

Fa xia (Fa xia (Ban xia rhizome du pinellia tarnata préparé)  8g,

Zhu ye (feuille de bambou) 10g,

Hua shi (talc) 15g.

 

Da yuan yin :

Bing lang (noix de bétel) 10g,

Cao guo (cardamome tsao-kuo) 5g,

Hou po (écorce de magnolia) 10g,

Huang qin (racine de scutellaire) 15g,

Zhi mu (rizhome d'anemarrhena) 10g,

Shao yao (racine de pivoine chinoise) 10g,

Gan cao (racine de réglisse) 5g.

 

Hao qin qing dan tang :

Qing hao (armoise annuelle) 15g,

Huang qin (racine de scutellaire) 15g, 

Fa xia (Ban xia rhizome du pinellia tarnata préparé) 8g,

Chen pi (péricarde de mandarine) 8g,

Chi fu ling (poria rouge) 30g,

Zhu ru (copeaux de bambou) 15g,

Zhi ke (orange amère) 6g,

Bi yu san (poudre de jaspe vert) 9g (Hua shi - talc, Qing dai - indigo naturalis, Gan cao - racine de réglisse).

 

 

• Syndrome « sécheresse chaude » :

 

Bai hu tang :

Shi gao (gypse) 30g,

Zhi mu (rhizome d'annemarrhena) 15g,

Zhi gan cao (racine de réglisse sautée au miel) 6g,

Jing mi (riz dur, non glutineux) 10g.

 

Xuan bai cheng qi tang :

Da huang (rhubarbe) 10g,

Shi gao (gypse) 15g,

Ku xing ren (amande amère d'abricot) 10g,

Gua lou pi (péricarde du trichosanthe) 10g.

 

Zeng ye tang :

Sheng di (racine de digitale de Chine) 30g,

Xuan shen (racine de scrofulaire) 30g,

Mai dong (muguet du Japon) 10g.

 

 

• Syndrome « collapsus chaud »

 

An gong niu huang wan : préparation médicinale sollicitée pour clarifier la chaleur et ouvrir les orifices.

 

Zi xue dan : préparation médicinale sollicitée pour ses efffets calmant et antispasmodique.

 

Su he xiang wan : préparation médicinale sollicitée pour ouvrir les orifices et réveiller l'esprit.

 

  

 

2/ Infusions médicinales chinoises

 

 

a/ Syndromes froids

 

Syndrome « vent froid superficiel » : Su xing xuan fei yin

 

Ingrédients :

Su ye (feuille du pérille) 3g,

Tian xing ren (amande douce d'abricot) 6g, 

Jie geng (racine du platycodon à grandes fleurs) 3g,

Chen pi (péricarde de mandarine) 3g,

Zhi zi wan (racine de l'aster de Tartari sautée) 3g,

Zhi gan cao (racine de réglisse sautée au miel) 2g,

Da zao (jujube rouge) 1 fruit,

Sheng jiang (gingembre frais) 3 tranches. 

 

Préparation : en infusion. Faites bouillir de l’eau, puis versez-y le mélange ; laissez infuser 10 minutes avec un couvercle. C’est prêt !

 

 

Syndrome « humidité froide interne » : Huo xiang zheng qi yin

 

Ingrédients :

Huo xiang (agastache rugueuse) 3g,

Bai dou kou (fruit de la cardamome) 3g,

Fu ling (pachyme) 6g,

Chen pi (péricarde de mandarine) 3g,

Bai zhu (rhizome d'atractylode à grosse tête) 3g,

Gan jiang (gingembre séché) 3g,

Gui zhi (cannelle) 3g,

Zhi gan cao (racine de réglisse sautée au miel) 2g.

 

Huo xiang zheng qi yinHuo xiang zheng qi yin

 

Préparation : en infusion. Faites bouillir de l’eau, puis versez-y le mélange ; laissez infuser 10 minutes avec un couvercle. C’est prêt !

 

 

b/ Syndromes chauds

 

Syndrome « vent chaud superficiel » : Yin qiao sang ju yin

 

Ingrédients :

Jin yin hua (fleur de chèvrefeuille du Japon) 3g,

Lian qiao (graine du fruit de la forsythie) 3g,

Sang ye (feuille de mûrier blanc) 3g,

Ju hua (fleur de crysanthème) 3g,

Bo he (menthe poivrée) 3g,

Jie geng (racine du platycodon à grandes fleurs) 3g,

Gan cao (racine de réglisse),

Wu mei (prune fumée) 3g.

 

Préparation : en infusion. Faites bouillir de l’eau, puis versez-y le mélange ; laissez infuser 10 minutes avec un couvercle. C’est prêt !

 

 

Syndrome « humidité chaude interne » : Qin lian pu ling yin

 

Ingrédients :

Huang qin (racine de scutellaire) 2g,

Lian qiao (graine du fruit de la forsythie) 3g,

Hou po hua (fleur du magnolier) 3g,

Pei lan (eupatoire) 2g,

Bai dou kou (fruit de la cardamome) 2g,

Fu ling (pachyme) 5g,

Yi yi ren (larme de Job) 5g,

Zhu ye (feuille de bambou) 2g.

 

Préparation : en infusion. Faites bouillir de l’eau, puis versez-y le mélange ; laissez infuser 10 minutes avec un couvercle. C’est prêt !

 

 

 

3/ Infusions médicinales françaises

  

a/ Syndromes froids

 

Syndrome « vent froid superficiel » : Infusion au basilic

 

Ingrédients :

3g de feuilles de basilic,

6g d’amandes douces,

3g de zeste d’orange,

3g de réglisse,

3g de tussilage,

3 tranches de gingembre frais.

 

Préparation : en infusion. Faites bouillir de l’eau, puis versez-y le mélange ; laissez infuser 10 minutes avec un couvercle. C’est prêt !

 

 

Syndrome « humidité froide interne » : Infusion au thym.

 

Ingrédients :

3g de thym,

3g de cardamome verte,

3g de cannelle,

3g de zeste d’orange,

2g de racine de réglisse,

3 tranches de gingembre frais.

 

Préparation : en infusion. Faites bouillir de l’eau, puis versez-y le mélange ; laissez infuser 10 minutes avec un couvercle. C’est prêt !

 

 

 

b/ Syndromes hauds

 

Syndrome « vent chaud superficiel » : Infusion de camomille

 

Ingrédients :

3g de camomille romaine,

3g de grande bardane,

3g de menthe,

6g d’amende douce,

3g de racine de réglisse,

2 grosses tranches de citron.

 

Préparation : en infusion. Faites bouillir de l’eau, puis versez-y le mélange ; laissez infuser 10 minutes avec un couvercle. C’est prêt !

 

 

Syndrome « humidité chaude interne » : Infusion de verveine.

 

Ingrédients :

3g de verveine citronnelle,

3g de fleurs d’oranger amer,

3g de millepertuis perforé,

2g de cardamome verte,

3g de pissenlit,

3g de grand plantain.

 

Préparation : en infusion. Faites bouillir de l’eau, puis versez-y le mélange ; laissez infuser 10 minutes avec un couvercle. C’est prêt !

 

   

4/ Diététique chinoise

 

a/ Syndromes froids

 

Syndrome « vent froid superficiel » : Soupe de céleri rave et radis

 

Ingrédients :

250g de radis blancs,

50g de céleri,

15g de gingembre frais,

3 anis étoilées,

4 feuilles de laurier,

100g de bœuf. 

 

Préparation : en soupe.Portez rapidement à ébullitionpuis réduisez le feu pour laisser mijoter la préparation deux heures. Ajoutez le céleri, salez ; vous pouvez déguster !

 

  

Syndrome « humidité froide interne » : Mijoté de boyau de porc farci au poivre. 

 

Ingrédients : 1 boyau de porc, 3g de poivre, 10g de gingembre frais, 1 gros oignon vert. 

 

Préparation : mélangez le poivre, le gingembre, l’oignon, le sel, et l’huile, dans le vin de cuisson [liaojiu, vin de riz à environ 15°]. Mettez le mélange dans le boyau et ficelez de chaque côté. Déposez dans une casserole avec un volume d’eau approprié. Portez rapidement à ébullition, puis laissez mijoter à feu doux pendant deux heures. Lorsque la cuisson est terminée, sortez le boyau farci de l’eau et tranchez le en lamelles. Servez le plat accompagné du bouillon de cuisson.

 

 

b/ Syndromes chauds

 

Syndrome « vent chaud superficiel » : Flanc de kudzu au sésame

 

Ingrédients :

50g de kudzu broyé (environ3 grosses cuillères),

5g de sésame blanc (environ 2 petites cuillères),

30g de sucre blanc (environ 2 grosses cuillères). 

 

Préparation : versez la poudre de kudzu dans 500 ml d’eau froide. Rajoutez le sucre et brassez le tout jusqu’à obtenir un mélange uniforme. Portez rapidement à ébullition, puis diminuez les flammes pour laisser mijoter environ 10 minutes. Durant la cuisson, remuez le mélange par intermittence à l’aide d’une louche jusqu’à obtenir une bouillie épaisse et homogène. La cuisson terminée, versez dans de petits bols, puis déposez les au réfrigérateur, jusqu’à ce que leur contenu coagule. Pendant ce temps, faites sauter à la poêle les graines de sésame blanc jusqu’à les dorer légèrement. Faites les ensuite refroidir, et réservez les. Juste avant de servir, répartissez les graines de sésames blanc sautées sur le dessus des portions ; c’est prêt ! 

 

 

Syndrome « humidité chaude interne » : Soupe de melon d’hiver aux haricots et aux larmes de Job. 

 

Ingrédients :

500g de melon d’hiver,

100g de larmes de Job,

100g de haricots rouges,

Une peau de mandarine séchée. 

 

Préparation : faites mijoter lentement en soupe. D’abord portez à ébullition rapidement, puis réduisez le feu pour laisser mijoter deux heures. Ajoutez une pincée de sel. La soupe est prête !

 

 

II/ Applications externes 

 

 

 

1/ Acupuncture – moxibustion

 

a/ Syndromes froids

 

Syndrome « vent froid superficiel » : Shaoshang (Po11), Chize (Po5), Yingxiang (GI20), Houxi (IG3), Fengchi (VB20), Danzhong (Ren17).

 

Syndrome « humidité froide interne » : Yinbai (Rt1), Taibai (Rt3), Yanglingquan (VB34), Zusanli (E36), Zhongwan (Ren12), Shenque (Ren8).

 

 

b/ Syndromes chauds (utilisez la moxibustion avec précaution)

 

Syndrome « vent chaud superficiel » : Shaoshang (Po11), Chize (Po5), Yuji (Po10), Shangyang (GI1), Hegu (GI4), Houxi (IG3).

 

Syndrome « humidité chaude interne » : Yuji (Po10), Shangyang (GI1), Hegu (GI4), Taichong (F3), Yinlingquan (Rt9), Yanglingquan (VB34).

 

 

c/ Méthodes

 

Sélectionnez les points ci-dessus en fonction du diagnostique différentiel. En ce qui concerne les méthodes de tonification et de dispersion, pour les syndromes « froids », tonifiez ; pour les syndromes « chauds », dispersez.

 

 

2/ Huiles essentielles, massage tui na

 

 

a/ Syndromes froids

 

Syndrome « vent froid superficiel » :

gouttes d’achillée millefeuille,

goutte de feuille de cannelle de Ceylan,

gouttes de pin sylvestre,

gouttes de bouleau de Mandchourie,

gouttes d’eucalyptus australien.

À diluer dans 10 ml d’huile d’olive.

 

Syndrome « humidité froide interne » :

gouttes de patchouli,

gouttes es de thym à linalol,

gouttes de ravintsara,

gouttes de mélisse,

gouttes d’orange amère.

À diluer dans 10 ml d’huile d’olive.

 

b/ Syndromes chauds

 

Syndrome « vent chaud superficiel » : 

3 gouttes d’eucalyptus australien,

3 gouttes d’arbre à thé,

2 gouttes de menthe verte,

2 gouttes de houx américain (Ilex opaca),

3 gouttes de camomille romaine.

À diluer dans 10 ml d’huile d’olive.

 

Syndrome « humidité chaude interne » : 

3 gouttes de verveine citronnelle,

3 gouttes de violette,

3 gouttes de lavande vraie,

2 gouttes de patchouli,

3 gouttes d’orange amère.

À diluer dans 10 ml d’huile d’olive.

 

c/ Méthodes

 

Appliquez localement et sur les points d’acupuncture en accord avec les syndromes différenciés vus précédemment. Massez directement sur les zones affectées, mais aussi le long des canaux correspondants. On obtient ainsi une synergie entre les techniques de main du massage tui na et l’aromathérapie.

 

 

3/ Bains et ablutions

 

a/ Lavage des mains et douche

 

Syndromes froids : savon à l’agastache rugueuse, savon à l’armoise.

 

Syndromes chauds : savon à la lavande, savon au souci.

 

Application : lavez les surfaces du corps.

 

 

b/ Bains de pieds, bains médicinaux

 

Syndromes froids :

10g d’agastache rugueuse

20g de romarin,

20g de thym,

10g d’armoise.

 

Syndromes chauds : 

20g de feuille de mûrier,

20g de camomille,

10g de calendula,

10g de menthe.

 

Utilisation : baignez les pieds ou le corps entier. 

 

 

4/ Diffusion, fumigation et pulvérisation

 

a/ Diffusion

 

Huiles essentielles :

gouttes de patchouli,

gouttes de mélisse,

gouttes d’eucalyptus australien.

 

Application : utilisez un diffuseur d’huiles essentielles et propagez dans un espace clos.

 

 

b/ Fumigation

 

Plantes médicinales : armoise, atractylode lancéolé, romarin, thym.

 

Utilisation : consumez l’armoise avec les autres plantes odoriférantes en intérieur, pour en diffuser les propriétés médicinales, afin d’enfumer l’espace, et ainsi désinfecter l'espace et se garder des épidémies.

 

Diffuseur avec un bâton d'armoiseDiffuseur avec un bâton d'armoise

 

 

c/ Pulvérisateur aux huiles essentielles

 

Huiles essentielles :

gouttes d’eucalyptus australien,

3 gouttes de ravintsara,

3 gouttes de patchouli,

3 gouttes de romarin à cinéol,

gouttes de thym à linalol,

gouttes de mélisse,

3 gouttes de citronnelle,

gouttes de lavande vraie,

5 ml d’alcool à 75 %,

50 ml d’eau purifiée.

 

Utilisation : versez le tout dans un pulvérisateur, secouez pour obtenir un tout homogène, puis aspergez les mains, le corps (attention à ne pulvériser ni le visage, ni les cinq orifices). Il est aussi possible d’asperger les murs pour désinfecter.

 

 

d/ Pulvérisateur aux plantes odoriférantes

 

PLantes médicinales :

Su ye (feuille du pérille) 10g, 

Jing jie (schizonepeta) 10g,

Bai zhi (racine d'angélique dahurica) 10g,

Guang huo xiang (patchouli) 10g,

Xiang mao (citronnelle) 10g,

An ye (feuille d'eucalyptus) 10g,

Bo he (menthe verte) 10g,

Sheng jiang (gingembre frais) 30g.

 

Utilisation : Mettez le tout dans une grosse casserole, ajoutez 1 litre d'eau, et portez à ébullition rapidement ; puis réduisez le feu et laissez mijoter 5 minutes. Ensuite, filtrez pour récupérer le liquide, puis versez le dans un pulvérisateur. Il est possible de diluer la solution avec de l'eau purifiée. Secouez. Aspergez les surfaces de la maison pour en éradiquer les virus.

 

Précisions : Ces méthodes de pulvérisation sont formulées à partir de produits naturels. En comparaison aux autres sprays désinfectants chimiques, ceux-ci sont écologiques. Par conséquent, ils ne polluent ni l'air, ni l'eau, ni les sols. C'est pourquoi ils sont particulièrement appréciés pour l'utilisation à la maison.

 

 

 

IV/ Qi gong

 

 

Le « Huangdi neijing » nous apprend : « Lorsque le qi correct est mis en réserve, le pathogène ne peut rien ». (Note : ce concept a été repris et supplémenté à l'époque Song (960-1279). Il provient d'un traité de médecine taoïste sur la prévention et le traitement des épidémies.) Plus loin : « Gardez-vous de vous exposer fréquemment au vent perfide ; maintenez-vous en état de quiétude afin que le qi véritable puisse circuler sans entrave ; avec l’esprit et l’essence mis en réserve, vous tiendrez pour toujours les maladies à l’écart ». En période d’épidémie, renforcer son immunité pour mieux résister aux maladies est de la plus haute importance. En plus de l’utilisation des méthodes préventives et curatives énumérées ci-dessus, il est vivement recommandé de pratiquer les exercices corporels et de concentration afin de renforcer son qi correct, de poser son mental et de réguler ses émotions. Les effets préventifs en seront d’autant plus marqués. Pour cela, les pratiques traditionnelles chinoises telles que le « taiji quan », le « daoyin » [mieux connu en occident sous le terme de « qi gong »], la méditation, etc. sont parfaitement adaptées. En rapport aux pratiques sportives d'aujourd'hui qui poussent à la performance, celles-ci sont conçues pour nourrir et maintenir la santé. Elles régulent à la fois le corps et l'esprit. En réalité, les pratiques corporelles traditionnelles chinoises ont été encouragées au sein de l'hôpital central de Wuhan (épicentre de l'épidémie Covid-19) et ont reçu un très bon acceuil de la part des patients. Elles forment une branche à part entière de la médecine traditionnelle chinoise. Sont brièvement présentées ci-dessous les méthodes de la posture statique et du taiji en mouvement.

 

 

1/ Pratique de la posture statique

 

« Zhan zhuang », la posture statique a un autre nom : « li chan », la méditation debout. C’est un exercice où l’on cultive la quiétude afin de développer les vertus curatives du qiLe « Huangdi neijing » y fait référence en ces termes : « Se tenir droit solitaire pour mettre en réserve l’esprit ».

 

Cette pratique nous vient du « xingyi quan », puis a constitué plus tard le fondement du « yi quan ». À la suite d’un long entraînement, j’en ai développé un système regroupant 8 postures essentielles. Si vous avez un arbre important à proximité, pratiquez « zhan zhuang » à ses côtés. Les sensations et les bénéfices en seront encore meilleurs ! Pour plus de détails sur les postures, voir mes photos de démonstration ci-dessous. 

 

Démonstration des 8 postures du Yuanqi par l'auteurDémonstration des 8 postures du Yuanqi par l'auteur

 

  

2/ Pratique en mouvement du taiji

 

Le taiji est aussi connu sous le nom de « taiji quan ». Comme « zhan zhuang », il s’agitd’un exercice pour développer les vertus curatives du qiCependant, cette fois-ci, c’est en mouvement qu’il s’effectue.

 

Suite à une longue pratique du taiji des familles Chen et Yang, j’en ai extrait une synthèse en 24 postures. C’est le « Yuanqi 圆气 taiji ».

 

On retrouve donc 24 mouvements. Ceux-ci inclus : 9 méthodes de mains, 6 méthodes de pas, et 3 méthodes de corps. Pour plus de détails sur les mouvementsreportez-vous à mes vidéos de démonstration.

 

 

 

Présentation de l'auteur, Dr Zhao Guohui

 

Dr Zhao Guohui, diplômé en médecine traditionnelle chinoise de l'université de Guangzhou, auteur du "Huangdi nei jing yuan jie".Dr Zhao Guohui, diplômé en médecine traditionnelle chinoise de l'université de Guangzhou, auteur du "Huangdi nei jing yuan jie".

 

Originaire de la ville de Taishan, située dans la province chinoise de Guangdong. Diplômé des universités de médecine traditionnelle chinoise de Guangdong et de Chengdu. Spécialiste du "Huangdi Neijing". Chercheur et praticien de médecine chinoise.

 

Ses recherches portent sur les classiques, la pensée taoïste et le "Yijing". C'est un avocat de la voie de l'unité du vivant, de la convergence du "Yijing" et de la médecine, et de la doctrine du Yuanqi 圆气.

 

Initalement praticien au sein de l'académie de médecine taoïste de Guangzhou, il est installé aujourd'hui en Provence, dans le sud de la France. D'où il divulgue en Europe la médecine traditionnelle chinoise classique et la culture taoïste. Il occupe notamment le poste de professeur dans des écoles de médecine traditionnelle chinoise en France et en Suisse.

 

Récemment (09/2019) a été publié son ouvrage "Huangji neijing yuan jie" 黄帝内经圆解 par la maison d'édition des sciences et technologies de Guangdong. Il est aussi l'auteur de thèses et de nombreux articles académiques, tous portés sur les classiques et le "Huangdi Neijing".

 

 

 

 

Contacts :

 

M. Zhao Guohui (auteur) : https://www.facebook.com/daolin.fa

 

M. Gallo-Bona Raphaël (traducteur) : www.institutfengzhen.fr

 

 

  

    Cet article a été traduit du chinois et partagé avec le consentement de son auteur dans un but d’étude, de recherche et d’échange. Son contenu reste la propriété intellectuelle de son auteur.

 

 

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