Extrait du "Zhenjiuxue mingjie" de Gao Shi-Guo
Les canaux tendineux (jingjin) et les canaux et collatéraux (jingluo)
L’agencement du corps humain est d’abord matériel. Les canaux tendineux possèdent une forme observable. On trouve des preuves de la connaissance anatomique par la dissection déjà dans le « Lingshu ». Les canaux et collatéraux sont, quant à eux, sans forme, c’est à dire qu’on ne peut pas directement les observer. En revanche, on peut déduire leur existence à travers leurs fonctions.
« Il y a, c’est pratique ; il n’y a pas, c’est utile », lit-on dans le « Laozi ».
Laozi souligne que le regard, et plus largement les sens, sont le facteur de discernement entre le matièrel et le non-materiel. Toutefois, ce qu’on ne voit pas et ce qui est intangible peut s’avérer indispensable, comme l’air par exemple.
C’est la même relation qu’entretiennent les canaux tendineux avec les canaux et collatéraux. Au sein de deux canaux tendineux se trouve un canal et ses collatéraux, de la même façon que deux montagnes forment une vallée, dans laquelle coule un fleuve. Les lits du cours d’eau sont déterminés par la géographie des montagnes.
À la dissection, seuls les canaux tendineux peuvent être observés, mais entre eux se trouvent les canaux et les collatéraux. Par exemple, les aérations dans les murs des maisons permettent à l’air de circuler, permettent à l’intérieur et à l’extérieur de communiquer entre eux. Ceci paraît évident. Et bien, il en est de même pour l’homme. Si la maison est détruite, on ne trouvera plus qu’un amas de briques et de pierres ; mais on ne pourra faire aucune mention des aérations. De la même façon, si le sol présente des crevasses et qu’on y déverse de l’eau, elle se dirigera immanquablement à l’intérieur de celles-ci et sa vitesse s’amplifiera. C’est une loi naturelle immuable. Les canaux et collatéraux du corps humains sont identiques.
Lors de la pratique de l’acupuncture, il est indispensable de repérer ces canaux tendineux pour trouver les points. Les aiguilles sont alors insérées dans l’espace situé entre deux de ces canaux.
Extrait du "Zhenjiuxue mingjie" de Gao Shi-Guo, 1982.
Traduction de Raphaël Gallo-Bona,
Votre praticien à l'Institut Feng Zhen.