Comment fonctionne l’acupuncture ?
L’acupuncture a pour fonction de réguler le corps afin qu’il retrouve l’homéostasie, soit, l’équilibre qui lui est propre. Pour cela, elle recourt aux capacités intrinsèques du corps, afin d’en favoriser le rétablissement. L’acupuncture est particulièrement appréciée pour son efficacité sur les douleurs, le stress, et tous les maux qui en découlent (insomnies, céphalées, mauvaise digestion, irritabilité, anxiété, etc.). Il a été démontré qu’elle agît sur au moins quatre systèmes fondamentaux :
1/ Le système nerveux
L’acupuncture a des effets directs de sur le système nerveux périphérique (SNP) et le système nerveux central (SNV), notamment aux travers les réflexes spinaux (connexions neuromusculaires faisant appelle aux axones et aux neurones de la moelle épinière). Par ce biais, elle stimule la relaxation musculaire et les fonctions des organes viscéraux. L'acupuncture modifie les connectivités fonctionnelles cérébrales, diminuant ainsi l'activité des structures limbiques associées au stress et aux maladies (comme l’amygdale), tout en améliorant la régulation de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (axe HHS), système principal utilisé par le corps pour réguler les hormones et le stress physiologique. Par ailleurs, l'acupuncture module l'activité parasympathique, la branche du système nerveux associée au repos, à la relaxation, à la digestion et à la guérison des tissus.
2/ Les substances biochimiques
De nombreuses substances biochimiques, telles que les hormones et les neurotransmetteurs, ont été identifiées dans le rôle de l’acupuncture. On retrouve notamment les neuropeptides opioïdes (peptides endogènes ayant une action opiacés, comme les enképhalines (analgésique impliqué dans les dépendances), les endorphines (« hormone du plaisir »), les dynorphines (inhibiteur de la douleur, « morphine endogène »), et les neuropeptides non opioïdes comme la nociceptine (« peptide antistress »). De nombreux neurotransmetteurs sont ; eux-aussi, impliqués : sérotonine (régulatrice du sommeil, de l'appétit, de l'humeur, de l'anxiété, et de la douleur), noradrénaline (impliquée dans le SNS et la dépression), la dopamine (« hormone du bonheur »), les cytokines (agents essentiels du système immunitaire et de la communication entre les cellules), et l'acide gamma-amino-butyrique (le GABA est qualifié de « neurotransmetteur inhibiteur »). Les bienfaits du GABA dans l'organisme sont nombreux. Il stimule la détente, la sédation, la relaxation mentale et physique. Il réduit les spasmes et la tonicité musculaire. Par ailleurs, l’acupuncture stimule la signalisation purinergique, un système autonome omniprésent dans le corps utilisant l'adénosine et l'ATP pour la signalisation et la régulation de tous les tissus et systèmes de l’organisme. Les récepteurs de la signalisation purinergique sont distribués dans les neurones centraux au niveau pré-et post-synaptiques ainsi que dans les cellules gliales. Les altérations des signaux purinergiques sont associées à des troubles majeurs du SNC incluant les douleurs chroniques, l’ischémie, l’épilepsie, les maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou la sclérose latérale amyotrophique associée à la neuro-inflammation, ainsi que les maladies neuropsychiatriques comme la dépression, l’anxiété et la schizophrénie.
3/ Le système circulatoire
L'acupuncture défait les vasoconstrictions et dilate les vaisseaux sanguins. En augmentant la circulation sanguine, elle améliore la distribution des nutriments et du dioxygène, tout en facilitant l'élimination des déchets (dioxyde de carbone, acide urique, radicaux libres, etc.) de l’organisme. Par ailleurs, les inflammations sont dues à une réponse locale de l’organisme face à une agression. Il s’ensuit un hyper-vascularisation pour apporter la défense adéquate. Toutefois, il arrive que cette réponse soit excessive (en intensité et/ou en durée). L’effet vasodilatateur de l’acupuncture permet alors de décongestionner la zone, ce qui lui confère une qualité anti-inflammatoire. Il arrive parfois que ces mêmes stases (hématomes, œdèmes, fascias déshydratés, etc.), compriment un nocicepteur qui renvoie un message de douleur. L’acupuncture favorise la circulation sanguine, qui à son tour aide à réduire l'inflammation et aide à éliminer les résidus métaboliques et à apaiser les muscles et les tendons irrités ou douloureux. De cette façon, les nocicepteurs sont décomprimés, la douleur s’en trouve apaisée.
4/ Le système immunitaire
En premier lieu, les traitements d’acupuncture réduisent le stress, barrière majeure de la capacité du système immunitaire à combattre une infection. Deuxièmement, l’insertion de l’aiguille provoque une chaîne de réactions qui vont raviver les facultés du corps à guérir la zone en question. Ce faisant, l’acupuncture augmente la quantité de cellules immunitaires du corps, telles que les globules rouges, les globules blancs et les lymphocytes T. Elle renforce également l’immunité des personnes atteintes de maladies immunitaires en encourageant ces cellules à se reproduire et donc à renforcer les défenses globales de l’organisme.
En résumé : L'acupuncture fonctionne par les voies neuro-hormonales. Essentiellement, la pose d’'aiguilles à des points spécifiques du corps stimule certains nerfs. Les nerfs, en qualité de messagers, renvoient les signaux au cerveau. En réponse, ce dernier libère des hormones neurales telles que les bêta-endorphines (peptides opiacés aux actions antidouleurs et euphorisantes) et déclenche une réponse immunitaire à la fois protectrice et réparatrice.
Texte édité par l'Institut Feng Zhen